• Arthroplastie acromio-claviculaire sous arthroscopie :

Il s’agit du traitement de l’arthrose (arthropathie) acromio-claviculaire. Le principe de l’opération est d’ aller retirer le cartilage abimé et de recréer un espace sain entre les 2 os, l’acromion et la clavicule. On utilise pour cela une petite fraise, instrument de 5mm de diamètre, que le chirurgien introduit par un point de ponction de la même taille, et qu’il actionne de bas en haut, en respectant le ligament acromio-claviculaire. Il contrôle son geste avec une caméra (Arthroscopie veut dire « caméra dans articulation »), et l’opération se fait sous un flux d’eau stérile continue. L’opération comprend un temps d’exploration systématique du reste de l’épaule, pour rechercher et traiter une pathologie associée, ce qui n’est pas rare.

  • Arthrose acromio-claviculaire droite après un traumatisme (flèche). Patient jeune. Symptômes invalidants. Radiographie d’épaule de face
  • Même patient après arthroplastie acromio-claviculaire sous arthroscopie. Un espace sain est recréé entre les 2 os (flèche). La clavicule restant bien en face de l’acromion.

  • Réduction chirurgicale d’une disjonction acromio-claviculaire de stade 5 aigue :

Le but de cette opération est de rapprocher la clavicule de l’omoplate, au plus près de la normale, pour permettre aux ligaments reliants ces 2 os de cicatriser. On va « aider » la nature à cicatriser les ligaments déchirés. Les indications pour cette opération sont restreintes : patient présentant une disjonction aigue datant de moins de 10 jours, de stade 4 ou 5, et ne fumant pas. On peut utiliser différentes méthodes pour rapprocher artificiellement les os : brochage temporaire, ou mise en place d’un laçage par fil entre omoplate et clavicule. Le fil utilisé est un fil non résorbable, relié à 2 petites plaques de métal, l’une au dessus de la clavicule, l’autre sous la coracoïde (partie de l’omoplate). Le fil passe à travers des tunnels réalisés à travers ces 2 os. Le chirurgien réalise le geste entièrement sous contrôle vidéo (arthroscopie) et via 4 petites incisions de quelques millimètres. La technique sous arthroscopie permet de contrôler le reste de l’épaule dans le même temps. En effet les lésions associées ne sont pas rares. Il faudra une immobilisation de 4 semaines dans une attelle coude au corps après l’opération.

  • Disjonction acromio-claviculaire de stade 5 aigue. Le bras « tombe » et les ligaments ne peuvent pas cicatriser de façon spontanée.
  • Laçage entre clavicule et coracoïde. Le fil (bleu) est passé dans la coracoïde et la clavicule, puis dans les 2 boutons métalliques (gris), puis serré et noué. Ceci permet de remettre la clavicule en face de l’acromion, et donc de remettre en contact les parties de ligament déchirés (en vert).

  • Disjonction acromio-claviculaire de stade 5.
  • Même patient après mise en place sous arthroscopie d’un double bouton (flèches). La clavicule est de nouveau « en face » de l’acromion.

      • Ligamentoplastie acromio-claviculaire :

Cette opération est réservée aux disjonctions acromio-claviculaires chroniques de stades 4 et 5. Pour ces patients, on ne peut espérer une cicatrisation des ligaments en « rapprochant » simplement la clavicule de l’omoplate. Les fragments de ligaments sont trop atrophiés pour cela. Il faut donc ajouter un « nouveau » ligament, vivant, qui va remplacer les ligaments « morts ». Il existe différentes méthodes chirurgicales pour réaliser cela. Le Dr Bessière a choisi une technique qui consiste à prélever d’abord un tendon au niveau du genou (le tendon semi-tendineux, un des tendons ischio-jambiers, qu’on utilise aussi pour « refaire » le ligament croisé antérieur du genou), puis à effectuer un contrôle sous arthroscopie de toute l’épaule (tendons de la coiffe des rotateurs, ligaments entre humérus et omoplate…) et éventuellement réparer les lésions, puis enfin à mettre en place le tendon prélevé au niveau de l’épaule, en faisant une incision de quelques centimètres. Le tendon va passer autour de la coracoïde, puis dans la clavicule par 2 trous, puis au dessus de l’articulation acromio-claviculaire.Il sera suturé à lui-même, et le chirurgien fera en plus un laçage entre coracoïde et clavicule. Il fera dans le même temps dans la majorité des cas une arthroplastie acromio-claviculaire (recréer un espace entre clavicule et acromion). Le patient sera immobilisé dans une attelle coude au corps pendant 6 semaines après l’intervention.

Ligamentoplastie acromio-claviculaire. Le greffon de semi-tendineux est suturé à lui-même et permet de remplacer les ligaments coraco-claviculaires et acromio-claviculaire atrophiés (vert)

  • Aspect radiographique après une opération de ligamentoplastie acromio-claviculaire. 2 trous sont réalisés dans la clavicule pour passer le greffon (flèches pointillées). On a réalisé en plus dans le même temps une ténodèse du long biceps à la vis sous arthroscopie (flèche pleine). La clavicule est bien en face de l’acromion, avec un espace libre (pointillé rouge).
  • Radiographie comparative du côté opposé, sain, du même patient.

Cicatrices du même patient : incision pour la mise en place du greffon (flèche pointillée), incisions d’arthroscopie (flèches pleines)


  • Autre exemple : Disjonction acromio-claviculaire droite, chronique, de stade 5.
  • Après ligamentoplastie acromio-claviculaire utilisant le tendon semi-tendineux.

Les opérations nécessitent toutes une nuit d’hospitalisation dans une des deux cliniques où opère le Dr Bessière. On aura réalisé un bilan préopératoire et consulté un anesthésiste pour maitriser au mieux les risques opératoires.

Après l’entrée en clinique, les patients sont conduits à leur chambre, puis transportés au bloc opératoire selon l’ordre du programme chirurgical. Un anesthésiste fera alors une anesthésie loco-régionale (un « bloc » nerveux permettant d’endormir l’épaule pendant 12 à 18 heures). Ensuite, le patient sera conduit en salle d’opération et endormi. Les anesthésies se passent en effet sous anesthésie générale, sauf contre-indication.

Le pansement sera fait en fin d’intervention et l’attelle mise en place par le chirurgien, puis le patient surveillé en salle de réveil puis reconduit à sa chambre.

Le lendemain, le Dr Bessière passera voir le patient, vérifier que tout se déroule normalement, et donner les papiers de sortie (ordonnances, consignes…). La sortie se fera en fin de matinée. Tous les patients reverront le Dr Bessière à son cabinet de consultation à 1 semaine, avec une radio de contrôle.

D’autres détails sont donnés ICI.

Les opérations donnent de bons résultats, mais comme toujours en chirurgie, rien ne « garanti » le succès d’une intervention. Par contre, tout sera fait par l’équipe du Dr Bessière pour que les meilleures chances soient données au patient. Il est important aussi de participer activement à son processus de soins (respect des consignes, réfection de pansement, prise des antalgiques, glaçage de l’épaule, arrêt du tabac…).

Il faudra entre 3 et 6 mois pour que le résultat optimal de ce type d’intervention soit obtenu. Il n’est pas rare cependant que les patients fassent encore des progrès ensuite, jusqu’à 1 an postopératoire (force, fluidité des mouvements…). Chaque patient aura son propre parcours.

Les risques sont multiples, mais là encore, une équipe « rodée » et un chirurgien ayant l’habitude de ce type d’opération permettent une maîtrise des aléas chirurgicaux. Un problème peut survenir (trouble de cicatrisation, infection, échec de l’opération, accident anesthésique…) mais tout sera fait, le cas échéant, pour y remédier.