Il s’agit de la mise en place d’une prothèse d’épaule pour remplacer l’articulation abimée. Il n’existe pas d’autre moyen efficace sur le long terme pour remédier au problème d’arthrose. Par exemple il n’y a pas d’opération permettant de remplacer le cartilage abimé par un cartilage « neuf ». Il n’y a pas non plus de médicament ou de produits alimentaires qui aient fait la preuve d’une efficacité sur l’évolution de l’arthrose.

La logique est donc d’attendre avec le traitement médical le plus longtemps possible. Quand l’épaule n’est plus compatible avec une vie active et épanouie pour le patient, le chirurgien proposera une opération de type prothèse d’épaule.

Il existe 2 types de prothèses, qui correspondent aux deux types d’arthrose de l’épaule :

  • OMARTHROSE CENTREE : Prothèse d’épaule « Anatomique » : le but de ce type de prothèse est de « recréer » une épaule la plus ressemblante possible à celle préexistante à la dégradation du cartilage. Les tendons et les ligaments sont encore « bons », et il ne faut « que » remplacer le cartilage. Pendant l’opération, le chirurgien va « retirer » la tête de l’humérus, et la remplacer par une tête artificielle, le plus souvent métallique. De même, il faudra remplacer le plus souvent le cartilage du côté de l’omoplate, avec une « glène » prothétique, en plastique chirurgical. Parfois, lorsque le patient est jeune (moins de 60ans, et que la glène de l’omoplate n’est pas ou peu abimée, le chirurgien remplacera uniquement la tête de l’humérus (Hémiarthroplastie, avec tête humérale en pyrocarbone).
  • OMARTHROSE EXCENTREE : Prothèse d’épaule « inversée » : Pour ces patients, c’est avant tout les muscles qui sont abimés, et souvent l’épaule est déséquilibrée (le patient ne peut plus « monter » le bras). Il peut y avoir en plus une dégradation du cartilage. Une prothèse anatomique ne permettrait pas de retrouver une mobilité normale de l’articulation. La seule possibilité est donc la prothèse inversée, qui change le fonctionnement habituel de l’épaule. Le but est que le muscle deltoïde, qui reste toujours fonctionnel juste sous la peau, permette de nouveau de faire bouger l’épaule.

  • Schéma d’une omarthrose centrée.
  • Prothèse totale d’épaule anatomique.

  • Omarthrose centrée (Radiographie de face)
  • Prothèse totale d’épaule anatomique (même patient)
  • Hémiarthroplastie avec tête prothétique en pyrocarbone (patient jeune, pas d’implant du côté de l’omoplate)

  • Omarthrose excentrée. L’humérus « monte » sous l’acromion
  • Prothèse totale d’épaule inversée. Le deltoïde est « étiré », et permet alors de « monter » de nouveau le bras en avant et sur le côté

  • Exemple 1 : Omarthrose excentrée très avancée. Radiographie de face.
  • Même patient après mise en place de la prothèse totale d’épaule inversée.

  • Exemple 2 : Omarthrose excentrée. Radiographie de face.
  • Même patient après mise en place de la prothèse totale d’épaule inversée.

Le déroulement du séjour est très organisé.

Le patient sera hospitalisé la veille ou le jour de l’opération (en fonction de l’heure prévue d’opération), dans la clinique choisie. Il aura suivi toute une préparation et un bilan visant à limiter les risques anesthésiques et infectieux.

L’opération se déroule sous anesthésie générale. En plus, avant l’opération, l’anesthésiste aura réalisé une anesthésie loco-régionale, en effectuant une petite piqûre sous contrôle échographique à la base du cou. Cela est extrêmement utile pour assurer le meilleur contrôle de la douleur possible après l’opération, en « endormant » l’épaule pendant 15 à 20 heures.

L’opération dure entre 1h15 et 2h30, selon la difficulté du geste prévu. Le patient est gardé en surveillance 1h environ en « salle de réveil », puis reconduit à sa chambre. Il y sera installé le plus confortablement possible. Son attelle aura été mise en place au bloc. Il pourra mobiliser immédiatement sa main et son coude, et on lui appliquera de la glace.

Le Docteur Bessière verra les patients le lendemain de l’opération. Une radiographie de contrôle sera réalisée.

Dans la grande majorité des cas, les patients sortiront après 1 nuit à la clinique, soit à domicile, soit en centre de convalescence. Cela aura été prévu et organisé en amont. Le pansement sera changé le matin de la sortie puis tous les 2-3 jours pendant 2 semaines.

Les patients sont satisfaits de l’opération dans plus de 9 cas sur 10. Il s’agit donc d’une opération dite « gagnante ».

Cependant, comme toute opération en chirurgie, il existe des risques, qu’il faut bien évaluer avant la décision opératoire :

  • Risques anesthésiques : Même s’il est faible, il existe un risque lié à l’anesthésie. Il est toujours possible d’observer une allergie inconnue et imprévisible à un produit, ou un problème d’ordre plus général (cardiaque, pulmonaire, neurologique…). Cependant les techniques d’anesthésie moderne permettent de minimiser ce risque, et donc de justifier d’effectuer des opérations à titre purement fonctionnel. De plus, un bilan pré-opératoire aura été réalisé pour prévenir ce risque, avec une consultation de cardiologie au dessus de 50 ans, une analyse sanguine, et une consultation avec l’anesthésiste.
  • Risque infectieux : Le risque infectieux après une opération de type prothèse est faible, de l’ordre de 1à 2 %. Il n’est cependant pas nul. Malgré toutes les précautions d’usage (lavage intégral la veille et le jour de l’opération, lavage du membre opéré 2 fois avant le geste, au bloc opératoire, utilisation de matériel et de champs stériles…), toutes les études rapportent un taux d’infection de cet ordre, légèrement supérieur lorsqu’il s’agit d’une prothèse inversée par rapport à une prothèse anatomique. Le plus souvent, c’est une bactérie de la peau qui est en cause. Si une infection survient, tout sera fait pour régler le problème (antibiotiques, nouvelle intervention, jusqu’à un changement de la prothèse).
  • Risque d’échec de l’opération : Comme toujours en chirurgie, rien n’est « garanti » à l’avance. Le Docteur Bessière fera tout pour s’approcher du meilleur résultat possible, mais beaucoup d’éléments peuvent venir contrecarrer l’évolution. Cela peut être des éléments propres au patient (tabac, alcool, ostéoporose, pathologies associées…), propres à la lésion (arthrose majeure avec usure osseuse très avancée rendant la « tenue » de la prothèse problématique…), des problèmes techniques au cours de l’opération, ou bien des problèmes post opératoires (hématome, désunion de la cicatrice, agitation, chute en cours de rééducation, mauvaise rééducation…). La liste des problèmes éventuels est longue, mais la majorité des opérations se déroulent bien et sans aléas particulier. Chaque opération est unique, tout comme chaque individu. La seule manière de contrôler au mieux tous ces facteurs de risque d’échec est d’avoir une technique fiable et éprouvée, mais surtout une équipe (anesthésistes, infirmiers, cliniques chirurgicales) « rodée » à la prise en charge de la pathologie. Par ailleurs, le patient est l’acteur principal de son propre succès opératoire, et doit participer activement à toutes les étapes du processus.